Au Festival du Vent de Marseille (sept. 2013), il n’y a pas que des cerfs-volants et le jardin du vent. Au centre du village du vent, 50m2 sont consacrés au cerf-volant d’art, telle une « galerie d’air » regroupant des œuvres d’artistes, calligraphes, graphistes, plasticiens, utilisant le cerf-volant comme support d’expression.

Sur un grand stand, Wokipi a partagé 3 jours de festival avec Roberto Iacono. Il expose ses cerfs-volants qui rendent hommage à Marseille. Mais Roberto crée ses cerfs-volants …. Autrement. Ses cerfs-volants sont parfumés. (Voir Expo KAP avec Wokipi)
 
       
Roberto, comme son nom le laisse présager, est Italien. Il est né à Rome (1983) où il a fait des études d’Arts plastiques et Histoire de l’Art. Il expose sous son pseudonyme Lapisanplus. Comprendre Lapis (crayon en latin) - an (un) - plus (plus), c'est a dire «un crayon en plus» et même «plus qu’un crayon». Mais Roberto, auteur de bandes dessinées, illustration, street art, art digital et plasticien est un peu éloigné du monde traditionnel du cerf-volant. C’est donc Jean Pierre Ollive, créateur du Festival du Vent, qui a transformé ces toiles en cerf-volant.
 
     
Sur place, dans notre stand, c’est un mélange d’odeur qui va nous accompagner au quotidien. Au petit-déjeuner, sur le stand restauration Roberto arrive avec un grand saladier et plusieurs sachets de thé tout en demandant quelques litres d’eau chaude. Non, non, il n’a pas un appétit démesuré !! C’est pour son atelier cerfs-volants. En effet, Roberto utilise pour support un textile non tissé et pour leur donner cette teinte un peu ancienne, il trempe la toile dans une infusion de thé. Puis il étend les toiles pour les faire sécher.
 
     
Il fait en sorte que ces cerfs-volants restituent par l’odeur l’histoire des croisements maritimes et des trafics économiques des épices dans la cité phocéenne. Pour donner plus de couleur et d’odeur il utilise du cacao, du café, de la cannelle, du poivre noir, du cumin, et toutes sortes d’autres épices. Celles-ci sont soit mélangées à l’eau soit légèrement humidifiés ou directement posées et frottées sur la toile. « J’ai voulu dessiner l’histoire de Marseille sur son parfum ».
 
« En effet j'ai tout gâché de café/chocolat/thé et épices puis feutres et encres et acryliques afin de créer des portraits de la ville et de sa "probable" odeur au XV/ XVI Siècle lorsqu'elle faisait ses trafics d'épices ! »
 
Le public est très intrigué et curieux de son travail. Les enfants découvrent les odeurs mais reconnaissent plus facilement le cacao que le cumin. Les dessins correspondent à des quartiers de Marseille qu’il connaît bien. Il est installé à Marseille depuis 2010.
« J'aime pas le monde tel qu'il est, pour ça je me refuge dans mon univers poétique aux ambiances d'antan.....bref j'aime flâner. »
 
Ses dessins s’inspirent de ce qu’il découvre durant ces flâneries. Durant le festival, il a aussi travaillé sur un autre support que le non-tissé. Manu Bambou qui partageait son stand avec Ludo, lui a fourni un cerf-volant en papier de type Edo. Le support répond différement avec la teinture, la peinture et l'encre. C'est aussi ce qui interesse Roberto. Un bon moment que nous avons partagé et un artiste à découvir : Roberto Iacono